Depuis sa sortie en 2021, Windows 11 n’a pas réussi à captiver le marché comme l’a fait son prédécesseur, Windows 10. Avec seulement 30 % de part de marché parmi les versions Windows pour ordinateurs de bureau, son adoption lente s’explique par des exigences techniques élevées, un manque de fonctionnalités attrayantes et une certaine réticence des utilisateurs. Cet article explore les raisons de ce phénomène et ses implications.
Des obstacles à l’adoption
L’un des principaux freins à l’adoption de Windows 11 réside dans ses exigences matérielles strictes. Microsoft impose que les appareils soient équipés d’une puce TPM 2.0 (Trusted Platform Module) et d’un processeur figurant sur une liste restreinte de modèles récents. Bien que ces conditions visent à renforcer la sécurité, elles rendent de nombreux systèmes pourtant performants inéligibles à la mise à jour. Les utilisateurs possédant un matériel plus ancien, qu’il s’agisse de particuliers ou d’organisations, se retrouvent face à un choix difficile : moderniser l’ensemble de leurs équipements ou rester sur Windows 10.
Problèmes liés aux mises à jour
Pour les utilisateurs qui contournent les exigences matérielles de Windows 11, un risque supplémentaire se présente : Microsoft peut choisir de ne pas leur fournir de mises à jour, y compris celles de sécurité. Cette situation expose ces systèmes à des vulnérabilités critiques.
Ce manque de garanties dissuade particulièrement les environnements professionnels, où la sécurité est une priorité absolue, ainsi que les utilisateurs moins expérimentés, peu enclins à prendre ce type de risque.
Préoccupations liées aux performances
Bien que Windows 11 ne souffre pas de l’instabilité qui a entaché la réputation de précédentes versions comme Windows Vista, des problèmes de performances et d’optimisation ternissent son image. De nombreux utilisateurs signalent des lenteurs dans l’interface, même sur des systèmes haut de gamme.
Un ancien ingénieur logiciel de Microsoft a, par exemple, démontré les lacunes de performance du menu Démarrer sur une machine équipée d’un processeur Core i9 et de 128 Go de RAM, un équipement pourtant très puissant.
Ces problèmes nuisent à la perception générale du système d’exploitation, limitant encore davantage son attrait.
Un manque d’incitation à la mise à niveau
Windows 11 introduit quelques nouvelles fonctionnalités, comme l’Auto HDR, une barre des tâches centrée et Co-Pilot AI. Cependant, ces ajouts n’apportent pas les révolutions nécessaires pour motiver une migration massive. Beaucoup d’utilisateurs perçoivent Windows 11 comme une mise à jour mineure de Windows 10 plutôt qu’une avancée significative.
De plus, certaines décisions, comme la suppression des tuiles dynamiques, ont suscité des critiques. Ces changements, loin de séduire, ont contribué à alimenter l’idée que Windows 11 n’apporte pas de valeur ajoutée suffisante pour justifier un changement.
Comparaison avec Windows 10
Le succès de Windows 10 s’explique en partie par son lancement opportun. Arrivé après Windows 8, largement critiqué pour son interface confuse et peu adaptée aux ordinateurs traditionnels, Windows 10 a su répondre aux frustrations des utilisateurs. Son interface intuitive et ses fonctionnalités pratiques ont conquis un large public.
À l’inverse, Windows 11 n’a pas bénéficié d’un tel contexte favorable. Il ne succède pas à une version controversée, ce qui rend le besoin de migrer bien moins pressant. En l’absence de véritable crise ou de changement révolutionnaire, les utilisateurs voient peu d’intérêt à abandonner un système qui leur convient déjà.
Les perspectives d’avenir pour Windows 11
Malgré ces nombreux défis, la part de marché de Windows 11 progresse lentement. La fin des mises à jour pour Windows 10, prévue pour fin 2025, obligera sans doute de nombreux utilisateurs à migrer vers la nouvelle version. Cette transition forcée pourrait représenter une opportunité pour Microsoft de convaincre les réfractaires, à condition d’apporter des améliorations significatives.
Le succès à long terme de Windows 11 dépendra de la capacité de Microsoft à répondre aux critiques actuelles. Cela inclut l’optimisation des performances, l’ajout de fonctionnalités réellement innovantes et une meilleure prise en compte des besoins des utilisateurs, en particulier ceux disposant de matériel plus ancien.